la genese...
Un merveilleux malheur...*
Comment est né ce livre ?
« Passer du journalisme à la médiation, mais quel point commun y-a- t-il donc ? » m’a-t-on parfois demandé… A priori, aucun. Pourtant, en creusant dans l’étymologie, j’ai découvert des ressemblances. Comme leur racine l’indique, le journaliste et le médiateur sont tous deux des «média», des «medium». En somme, des traits d’union entre des acteurs discordants. Ils ont tous deux à cœur de recueillir et de traduire l’information au plus juste. Fidèlement, sans jugement. Tous deux ne sont-ils pas des facilitateurs de communication, des passeurs d’émotions?
Journaliste pendant plus de 20 ans, j’ai été à l’écoute des acteurs de l’entreprise et de la santé au travail. Avec chacun, j’ai découvert une vision du monde. J’ai su apprécier ces moments d’intimité où la confiance se noue. Ce seuil fragile à franchir pour accueillir les récits de vie. Écouter les maux et les transformer en mots. Finalement, j’étais un peu médiateur avant l’heure…
Un « coup dur » dans ma carrière a été le véritable déclencheur. Un jour, j’ai eu l’impression d’être dans le collimateur de ma supérieure. Tout conflit est paradoxal : destructeur, il peut se transformer en un « merveilleux malheur »… Écrire ce premier livre en 2002 sur le harcèlement au travail m’est apparu comme une évidence. D’autant qu’en 2002, date de la Loi de modernisation sociale, le harcèlement qui a défini pour l J’ai ressenti le besoin de transmettre un peu de mon expérience à tous ceux qui connaissent l’enfer au boulot, dans ce huis clos de l’entreprise où les conflits font caisse de résonance.
Aujourd’hui, en fédérant les talents au sein du réseau Place de la Médiation, par la formation de Médiateur du travail, par le Certificat en prévention et médiation dans l’enseignement, c’est le même désir qui m’anime : celui de transmettre des clés aux acteurs de la prévention. Ces femmes et ces hommes de bonne volonté qui ont le souci d’œuvrer pour des entreprises meilleures où il fait bon travailler. Des entreprises où le respect et la créativité donneraient à chacun l’envie d’avancer. Et le plaisir de travailler. Car la course à la performance n’est pas incompatible avec les règles élémentaires du savoir-vivre : se dire bonjour le matin, remercier, plaisanter, féliciter, s’excuser… Ce sont souvent là les premiers antidotes aux conflits et au harcèlement au travail…
* Un merveilleux malheur (Boris Cyrulnik, éditions Odile Jacob)
« La vie n’est simple pour personne. Mais nous devons continuer d’avancer. Nous devons aller de l’avant.
Si tu ne peux pas voler, cours. Si tu ne peux pas courir, marche. Si tu ne peux pas marcher, rampe. Mais avance par tous les moyens. »
Martin Luther King